Les choses d’aujourd’hui et de maintenant
Jaume Vidal · El País · 22 juillet 2000
Modest Almirall, à la galerie Segovia Isaacs, présente un ensemble d’œuvres qui de loin pourraient être cataloguées comme dénuées de représentation, mais en regardant de plus près nous y découvrirons de petits personnages qui parlent des choses de la vie. Leur disproportion par rapport à la surface de la toile ne constitue aucun inconvénient pour que leur voix nous parle de choses d’aujourd’hui et de maintenant. Modest Almirall (Ca N’Aguilera Barcelone 1959) fait une peinture qui parle de la personne mais, pour ce faire, il utilise de grandes surfaces de couleur qui ne représentent pas que des espaces physiques, mais des états d’âmes et d’esprits. Sur ces territoires, Almirall dessine de petits personnages, qu’il les peint à l’aide d’une aiguille et une loupe. Ce travail détailliste est la réminiscence de sa trajectoire comme émailleur « la minutie avec la quelle je peins les personnages démontre que face à tontes les questions qui peuvent être posées dans la vie, se trouve l’importance de la personne », dit l’artiste. La sensation de solitude que semblent respirer les protagonistes de ses tableaux est nuancée par l’auteur « Plutôt que la solitude, ce que montrent mes personnages, c’est l’individualisme vers lequel s’oriente la société ». La dimension réduite est un moyen pour l’artiste de donner une double lecture à son œuvre qui, de loin, est perçue comme un travail abstrait et géométrique. L’artiste inclut ses petites figures dans des constructions qui nient une quelconque erthoxie de perspective, mais qui ont une grande valeur symboliques. Ainsi, les figures qui se trouvent dans une construction sans toit parlent de la problématique de l’émigration. Les personnages qui se tournent autour d’une grande pièce expliquent comment se répètent habituellement certain malentendus dans la relation. Almirall présente aussi une série focalisée avec des espaces ouverts inspirés de la “Place des Anges” MACBA (Musée D’Art Contemporain de Barcelone) « J’ai toujours aimé les places, ce sont des lieux de rencontres, des carrefours », dit Almirall.